ITW Smava News : Un Multi-Franchisé Transmet 5 Centres Auto à ses Salariés

Sous le mot « transmission », il y a « mission ». À 61 ans, après avoir formé des apprentis avec passion, Franck Dussolliet a cédé cinq de ses centres auto Feu Vert à ses collaborateurs. Cette transmission, validée par le siège de Feu Vert, reflète une stratégie sécurisante et inspirante.

Smava News a souhaité explorer ce parcours exceptionnel, mettant en avant les vertus de l’apprentissage pour pérenniser et renforcer l’image de nos métiers. Une histoire exemplaire qui peut servir de modèle pour d’autres chefs d’entreprise.

Rencontre avec Franck Dussolliet et Ses Équipes

Franck Dussolliet a débuté chez Feu Vert en 1993 comme chargé de développement au siège à Dardilly (Rhône). Rapidement, il a repris le Feu Vert de Bourgoin-Jallieu (Isère) et poursuivi son expansion avec six centres Feu Vert en Rhône-Alpes. Il a aussi diversifié ses activités en acquérant six centres Mondial Pare-Brise. « C’était dans mon ADN d’être mon propre patron », affirme Franck Dussolliet. Son engagement pour la transmission des savoirs l’a conduit à recruter de nombreux apprentis en mécanique et vente, dont certains ont repris ses centres auto.

Smava News : Comment avez-vous intégré la formation des apprentis dans votre organisation ?

Franck Dussolliet : Je ne connaissais pas l’apprentissage jusqu’à ce qu’un jeune homme vienne frapper à ma porte en 1995. J’ai réalisé que l’apprentissage était une solution efficace pour répondre à mes besoins en personnel face au turnover. En phase de développement, j’ai misé sur l’apprentissage pour former, embaucher rapidement et croître. Chez moi, 50 % des apprentissages se terminent par une embauche. Environ 75 % des apprentis que nous avons formés sont restés dans la mécanique.

SN : Quels sont les prérequis pour réussir l’intégration et la formation d’un apprenti ?

FD : Une sélection rigoureuse lors d’un vrai entretien et l’envie du jeune. Il est crucial de consacrer du temps au choix des apprentis. Je m’en occupe personnellement et rencontre les parents pour vérifier que le jeune est bien entouré. La motivation et la curiosité sont essentielles. Je leur explique que, contrairement à l’école où l’information est donnée, en entreprise, il faut aller la chercher. En les formant bien, ils deviennent vite opérationnels et productifs. Ma démarche s’est structurée au fil du temps, avec jusqu’à 15 apprentis simultanément, pour assurer l’avenir de mes entreprises. Les centres cédés à trois anciens apprentis prouvent que leur patience et leur envie ont été gagnantes.

SN : Comment avez-vous organisé le montage financier pour la cession de vos centres auto ?

FD : Cela dépend de l’apport financier du candidat à la reprise. Certains pouvaient faire la reprise en totalité, pour d’autres, j’ai gardé une participation dans l’entreprise. Un financement bancaire a été indispensable. Le banquier est rassuré lorsque le repreneur est un chef de centre expérimenté. Deux points clés : l’envie du collaborateur de devenir patron et la confiance mutuelle. Les repreneurs sont également accompagnés par des formations sur-mesure et mon retour d’expérience. La première cession réussie a suscité des vocations dans mes équipes.

SN : Quel conseil donneriez-vous à d’autres chefs d’entreprise ?

FD : Privilégier la promotion interne. Je recrute toujours « par le bas », en faisant évoluer un employé ou un apprenti interne, dont je connais les qualités et les défauts, plutôt que de recruter à l’extérieur. Il faut aussi être à l’écoute de ses collaborateurs et voir le potentiel de chacun. Un clin d’œil à ces longues années d’apprentissage : mon fils Alex, qui souhaitait faire une alternance en BTS MCO, a choisi d’être apprenti dans le centre de Civrieux, récemment cédé à Alexandre Roussel (un ancien apprenti devenu franchisé). La boucle est bouclée !

Le Parcours de 5 Repreneurs

Frédéric Drach (40 ans) – Président SAS Feu Vert Genay

L’envie d’entreprendre et de se lancer des défis : Après un BTS comptabilité, Frédéric est devenu conseiller de vente chez Feu Vert. Il a évolué vers le poste de Responsable Accueil Montage (RAM), puis adjoint chef du centre de Rillieux-la-Pape, avant de reprendre le centre de Genay.

Enrique Lopez (38 ans) – Dirigeant Holding ELSO (Actionnaire Salarié)

De la vente à l’esprit mécanique : Avec un BEP vente, Enrique a intégré Feu Vert et navigué dans divers postes avant de devenir directeur du centre de Rillieux-la-Pape. Franck Dussolliet l’a aidé à reprendre 49 % des parts du centre.

Hugo Fouillat (29 ans) – Président SAS Feu Vert Meyzieu

De la menuiserie à la concession auto : Hugo a commencé par un CAP menuisier et un Bac pro commerce avant de rejoindre Feu Vert. Il est devenu directeur de magasin après avoir repris le centre de Meyzieu.

Alexandre Roussel (32 ans) – Président SAS Feu Vert Neuville-sur-Saône

Travail, formation et patience : Alexandre a suivi une formation commerciale avant de rejoindre Feu Vert. Après avoir occupé divers postes, il a repris le centre de Neuville-sur-Saône.

Gaël Barbarin (50 ans) – Président SAS Feu Vert Tignieu-Lameyzieu

Une route toute tracée pour un passionné de moto : Après un Bac pro comptabilité et un BTS action commerciale, Gaël a travaillé 15 ans avec Franck Dussolliet avant de reprendre la direction du Feu Vert de Tignieu.